Nous sonnons l’alarme au nom de nos patients et collègues
Récemment, l’étude Phare, de la Société Alzheimer du Canada, nous apprenait que d’ici 2050, le nombre de Québécois vivant avec un trouble neurocognitif comme l’alzheimer pourrait dépasser 360 000, plus du double qu’actuellement. Alors que Santé Québec a entrepris des compressions devant atteindre 1,5 milliard dans le réseau de la Santé, nous sonnons l’alarme au nom de nos patients et collègues.
Dans le but de répondre adéquatement aux besoins des patients atteints d’alzheimer, nous demandons à Santé Québec de franchir un premier pas crucial en rétablissant immédiatement les affichages de postes, récemment supprimés, de tous les travailleurs de la santé œuvrant directement avec les patients atteints d’alzheimer et de les combler prestement.
Nous demandons aux partis fédéraux de s’engager à modifier le Code criminel dans leur prochain mandat, afin de lever toute ambiguïté qui pourrait persister quant à la prestation d’aide médicale à mourir, lorsque la demande est formulée de manière anticipée.
Dans un contexte où l’ensemble des intervenants portent déjà à bout de bras les soins aux patients atteints d’un trouble neurocognitif, la vraie source d’économie est celle qui solidifie les équipes en place. On pense ici aux équipes de la première ligne (médecins de famille, infirmières de groupes de médecine familiale et infirmières praticiennes spécialisées) et aux équipes multidisciplinaires des cliniques de la mémoire, dont chaque maillon occupe une place essentielle pour assurer une prise en charge optimale de ces patients, évitant du même coup des complications souvent coûteuses et l’épuisement des proches aidants, également lourd de conséquences pour le réseau de la santé et l’ensemble de la société civile.
Ces patients et leurs soignants méritent aussi d’évoluer dans un système qui préserve les droits de chacun, sans exposer l’un à des conditions de vie qu’il veut éviter ni l’autre à des conditions de pratique qui pourraient l’incriminer. Ainsi, la modernisation du Code criminel s’avère essentielle pour permettre en toute légitimité la formulation et l’encadrement légal du recours à la demande anticipée d’aide médicale à mourir.
C’est en travaillant en équipe et avec une législation convenablement adaptée que nous pourrons mieux prendre soin de nos patients.
Signataires :
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Dr Guillaume Lafortune, médecin neurologue à l’hôpital de Granby et président de l’Association des neurologues du Québec (ANQ)
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Dr Vincent Oliva, médecin radiologiste d’intervention au Centre hospitalier universitaire de l’Université de Montréal et président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ)